Le Syndicat S.I.M.P.L.E.S. regroupe en France des petits producteurs de plantes aromatiques et médicinales (PAM)en zone de montagne .
Son action s’inscrit depuis plus de 30 ans dans la démarche
suivante :
Promouvoir la production et la commercialisation de PAM de qualité.
En ce sens, nous avons rédigé un cahier des charges qui recueille un ensemble de bonnes pratiques de fabrication relatives à la culture
, la cueillette et la transformation basée sur le respect de l’environnement, de la terre et des consommateurs. Ce cahier des charges, beaucoup plus exigeant que le cahier des charges de l’AB
actuelle est respecté par chaque producteur. Il a été validé par le ministère de l’agriculture en 1988.
Préserver et sauvegarder la ressource floristique.
Préoccupé depuis sa fondation par cette problématique, le syndicat a notamment participé activement à la création de l’A.F.C. (association
française des cueilleurs) afin de prévenir les excès de cueillette, et améliorer la gestion des sites face à une demande de plus en plus forte en plantes sauvages.
Sauvegarder, revaloriser les usages et savoirs faire traditionnels relatifs aux PAM.
Les quantités produites par l’ensemble de nos adhérents sont négligeables au regard de ce qui se produit en France, soit entre 0,01 et 0,1% de la production française !
Toutefois nous représentons dans le milieu rural un modèle bien souvent exemplaire en terme d’implantation douce et intégrée sur des territoires souvent délaissées par l’agriculture classique.
Les surfaces agricoles occupées sont très faibles, presque toujours inférieures à 5 ha ; la moyenne ne dépassant guère 1 ha... La consommation carbone est extrêmement faible en raison de
pratiques culturales traditionnelles : travail manuel de la terre, traction animale, cueillette manuelle, transformation artisanale, réhabilitation d’outils de distillation ancien,...
Notre dépendance économique aux subventions de l’agriculture est extrêmement faible. Nous faisons donc partie des exploitations agricoles les plus rentables à l’hectare tout en respectant tout les critères liés au respect du vivant, de la biodiversité et des consommateurs.
Force est de constater que « l’esprit des Simples » et son cahier des charges a été avant-gardiste quand aux préoccupations en matière de développement territorial, respect du vivant et sauvegarde de bonnes pratiques agricoles et artisanales dans une société en quête de cohérence avec son passé, son présent et son devenir.
L’activité de chaque petit producteur de PAM s’inscrit dans une complexité territoriale qui trouve sa cohérence par l’adaptation de chacun dans son milieu : pluriactivité en zone de montagne,
participation active à la vie des communes, des associations locales...
Implanté au cœur de la vie locale (accueil à la ferme, atelier pédagogique, production bio...), nous nous inscrivons dans cette démarche de réhabilitation des savoirs faire anciens et non pas dans
une démarche agro-industrielle destiné au développement intensif de la filière PAM.
Nous n’avons pas le projet de nous revendiquer pharmacien ou médecin, mais nous revendiquons les savoirs populaires médicinaux et le droit de les transmettre. Nous n’avons pas l’ambition de
développer nos unités d’exploitation de manière excessive. Le travail qu’elles nous demandent nous suffit ! Nous n’avons donc pas de besoin foncier important ni d’ambition démesurée en terme de part de marché à conquérir !
Cependant, l’image de marque que nous véhiculons et la qualité des produits de la marque SIMPLES correspond exactement à la demande d’une clientèle en recherche de cohérence, d’authenticité et de relation simple et honnête entre les hommes, la terre et les plantes.
Or, depuis quelques années, les contrôles des services de la répression des fraudes se multiplient auprès de nos adhérents, créant ainsi un climat délétère qui fragilise un équilibre déjà précaire et freine
les nombreuses initiative des jeunes désireux de s’installer.
Nous subissons successivement des tracasseries administratives (quand il ne s’agit pas de procès !) dépourvues de fondement et qui ne protègent en rien le consommateur. Nous en voulons pour preuve
qu’en 30 ans d’existence notre syndicat n’a jamais relevé la moindre plainte de clients qui se fournissent auprès de nos adhérents : le respect de notre cahier des charge est un garant des bonnes pratiques de fabrication et de commercialisation.
Notre situation est extrêmement périlleuse et vivre dans la peur constante d’une loi inadaptée à notre réalité devient insupportable.
Si nous devions respecter rigoureusement les réglementations en vigueur, la faillite de toutes nos exploitations agricoles serait immédiate. Or, d’après les données du recensement général agricole 2010 , environ 4500 petites exploitations familiales soit environ 10 000 actifs tirant leur ressources des PAM subsistent en France grâce notamment au développement de la vente en circuit court ; mode de
commercialisation qui est aujourd’hui vivement encouragé par les chambres d’agricultures et les conseillers en installation agricole...
La soumission à une réglementation draconienne en matière de transformation et commercialisation des PAM aura pour conséquence inéluctable la mise au chômage de 10 000 actifs du monde agricole et l’impossibilité au stagiaire de la formation professionnelle de concrétiser leurs projets. Les contraintes sont telles que nous ne pourrions plus vendre en direct nos produits. Si nous vendons à
un grossiste, nous ne pourrons jamais nous « aligner » sur les prix pratiqués par l’agro-industrie mécanisée et subventionnée qui fournit les laboratoires puis les officines.
Nos produits, repérés comme de haute qualité artisanale n’existeront donc plus, même chez les revendeurs patentés.
Par ailleurs, si notre poids économique est négligeable, l’image que nous colportons auprès des consommateurs les rassurent et valorisent les produits de la filière PAM. Nous en voulons pour preuve la
sollicitation de plus en plus fréquente des médias. En terme d’image de marque, nos pratiques et nos produits servent directement la filière qui valorise et tire partie de l’engouement populaire pour le retour aux produits naturels, aux plantes médicinales et au bien-être.
Nous laissez disparaître c’est un peu comme couper la branche même sur laquelle la filière PAM est assise.
En conséquence nous demandons que soit reconnu :
la spécificité de nos productions comme une production agricole.
notre spécificité de petits producteurs comme essentielle dans le monde rural actuel.
l’inadaptation de la réglementation à notre activité.
la nécessité économique pour notre profession de commercialiser en vente direct.
notre rôle en tant que praticiens et colporteurs des usages, savoirs et savoirs faire traditionnel.
À ce titre nous revendiquons :
l’allègement d’une réglementation inadaptée et l’assouplissement des contrôles.
la validation de notre cahier des charges comme « pratique de bonne conduite en matière d’élaboration artisanale de nos produits ».
la possibilité de vendre nos produits à qui souhaite les acheter.
la protection de notre profession au titre de garante et promotrice des savoirs faire populaires et traditionnels spécifiques aux plantes aromatiques et médicinales.
le classement de notre profession au patrimoine mondial de l’UNESCO compte tenu des pratiques et usages ancestraux que nous perpétuons et réactualisons à travers notre métier.
Pour le syndicat SIMPLES,
Jean-François ROUSSOT.