Un huissier est passé mercredi 28 janvier sur la ZAD du Testet, les occupants s’attendent à une tentative d’expulsion sous peu. De plus de véritables milices pro-barrage ont bloqué les entrées et sorties de la ZAD dimanche 1er février ainsi que dimanche 8 février sans réaction des forces de l’ordre, pourtant présentes. Un rassemblement est prévu à Gaillac dimanche 15 à partir de 10h30 pour tous ceux qui souhaitent soutenir les zadistes et dire non à cette stupide escalade.
Ségolène Royal a déclaré « Par rapport à l’occupation illégale du site, l’engagement que je peux prendre, (...) en accord avec le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve, c’est que dès lors que les élus locaux auront fait leur choix, alors il y aura une évacuation du site afin que l’Etat de droit reprenne ses droits", a déclaré Ségolène Royal à l’Assemblée nationale. ». Elle répondait au député Philippe Folliot (UDI) qui avait appelé le gouvernement à "faire respecter partout, et surtout à Sivens, les lois de la République", dénonçant la "zone de non-droit" instaurée selon lui par des "individus hors la loi".
Par ailleurs, le projet de centrale à cycle combiné gaz prévu sur la commune de Landivisau en Bretagne,très controversé notamment par le collectif Gaspare, reste soutenu par le ministère de l’écologie.
A nouveau, le dogme de la technologie et de la croissance prévaut et menace nos espaces d’activité, la richesse de la nature et un développement authentiquement durable pour le bien-être des générations futures. Et on peut s’interroger sur la cohérence des décisions de nos dirigeants politiques qui défendent systématiquement les projets de grande envergure au nom de créations d’emplois et de développement des territoires précaires et court-termistes.
Pourtant un rapport du CESE [1] de décembre 2014 pointe que l’agriculture familiale défendue par ces différents militants est indispensable bien que vulnérable face au libéralisme mondialisé.
Indispensable car ces exploitations familiales « participent largement à la valorisation et à la protection des ressources naturelles et des paysages. Elles contribuent au développement économique des territoires en favorisant la création de circuits de commercialisation locaux et en contribuant au maintien de services publics. » p. 5.
Ce rapport précise également que « Les agricultures familiales jouent un rôle central en matière de maintien et de création d’emplois, contrairement aux agricultures de firmes qui remplacent une part conséquente du travail par du capital sans de surcroît offrir des conditions d’emploi décentes et stables. Alors que l’agriculture familiale permet de : – développer des systèmes innovants de production à forts niveaux de valeur ajoutée grâce à un faible appel aux produits d’origine extérieure ; – permettre à un maximum de jeunes de s’investir dans l’agriculture en leur assurant un avenir professionnel et des revenus décents, ce qui est souhaitable compte tenu de la situation démographique et économique de très nombreux pays. » p. 21.
Au niveau de la valorisation et de la protection des ressources naturelles, ce type d’agriculture est également central. Ces agriculteurs ont une connaissance approfondie du territoire et participent au maintien de la diversité génétique des semences et des races animales.
Le CESE préconise de promouvoir ces agricultures familiales avec par exemple les mesures suivantes :
Garantir l’autonomie des agriculteurs notamment en termes d’accès au foncier, à l’eau et à l’outillage de base
Assurer l’accès des agriculteurs familiaux à des semences adaptées à leurs besoins
Permettre aux agriculteurs de choisir leurs productions et leurs itinéraires techniques pour satisfaire les besoins alimentaires et préserver les ressources naturelles
Intégrer les agriculteurs dans les processus de recherche et d’innovation
Lutter de façon affirmée contre l’accaparement des terres
Reconnaître et valoriser le métier d’agriculteur et des autres travailleurs de la terre
Reconnaître le concept d’exploitation familiale dans la PAC
Enfin, ce rapport pointe l’importance des instances collectives créées par ces agriculteurs et leur rôle de dynamisation de la vie démocratique dans les pays où ils se trouvent.
Forts de ces différents arguments, nous invitions toutes celles et ceux qui le peuvent à manifester leur soutien et/ou à rejoindre si possible les occupants des ZAD pour dire non au dogme de la technologie et de la croissance et pour témoigner leur attachement au respect de la vie et de la nature dont ces luttes sont des emblèmes.
Article en rapport sur notre site : Au nom des arbres
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